Dans un climat de revendication de la part des syndicats et des exportateurs, qui souhaitent un relèvement du taux plancher (jusqu’à 140) fixé par la Banque nationale suisse, les économistes procèdent à leurs calculs. Dans les faits, ils arrivent à l’observation suivante : comme l’évolution des prix est négative en Suisse et en hausse d’environ 3% dans la zone euro, la valeur du franc suisse augmente en termes réels. Selon eux, un franc plus fort sera de plus en plus justifié avec le temps.
Les entreprises qui demandent une augmentation du taux plancher craignent moins le danger de l’inflation, que les retombées qui pourraient affecter l’économie du franc fort. C’est du moins l’opinion de Reto Huenerwadel, l’économiste d’UBS, qui rappelle qu’on a toujours considéré que les sociétés suisses étaient tout à fait aptes à s’adapter à un franc encore plus élevé. « C’est d’ailleurs ce que fait la BNS, ajoute l’expert. L’ampleur de la surévaluation du franc dépend beaucoup des facteurs que l’on utilise pour la calculer ».
Un autre économiste, Renaud de Planta, juge quant à lui qu’on ne peut exclure un léger relèvement de ce seuil, même s’il appert que la BNS n’a pas l’intention de prendre un risque trop important. D’autres sont d’avis que l’appréciation du franc est davantage dû à un mouvement de faiblesse généralisée de l’euro.
Actuellement, la monnaie helvétique s’apprécie autour de 1,2062 pour un euro.
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