Malgré les interventions de la Banque nationale suisse (BNS), les industries de tourisme et d’exportation ne pourront retrouver leur capacité concurrentielle que si le taux de change atteint 1,30 à 1,40 franc pour un euro. C’est du moins l’avis de Valentin Vogt, le président de l’Union patronale suisse (UPS).
Aujourd’hui, la Commission de l’Économie du National a fait part de son souhait à la Banque nationale suisse de voir celle-ci intervenir pour assurer un taux de change de l’euro à 1,30 franc. De son côté, l’UPS a choisi de faire confiance au bon jugement de la BNS sur la question, et ne compte pas l’exhorter, elle aussi, à augmenter le taux.
Salaire et durée de travail
Le patronat aimerait bien pouvoir baisser les salaires et allonger la durée de travail du personnel. Selon les chefs d’entreprise, si le franc conserve son appréciation actuelle, il risque de s’ensuivre « des dommages structurels pour toute l’économie, avec la suppression d’emplois et des délocalisations à l’étranger ».
Des mesures de dernier recours
UPS a réagi en effectuant le calcul suivant : « La diminution des coûts salariaux est d’environ 5% lors d’un passage de 40 à 42 heures par semaine ». Quant aux baisses de salaire, elles n’entrent en ligne de compte que dans des situations de nécessité absolue. « Enfin, un versement du salaire en euros devrait pouvoir être envisagé, mais uniquement en dernier recours par les entreprises se trouvant dans une crise existentielle », a précisé Thomas Daum, le directeur d’UPS.
La Commission de l’Économie refuse l’idée d’un regroupement de mesures correctives pour atténuer la force du franc. « La majorité de la commission rejette toute intervention politique directe pour l’heure », a déclaré ce lundi, devant la presse, son président Hansruedi Wandfluh (UDC/BE). Selon lui, elle s’inscrit dans la même lignée que la position du ministre de l’Economie Johann Schneider-Ammann, lorsqu’il annonçait dimanche son refus de ficeler un second paquet de mesures.
Qu’il s’agisse du versement des salaires en euros, du prolongement du temps de travail ou de réduction des salaires, Valentin Vogt considère que ce sont là des mesures d’urgence qui doivent remplir certaines conditions précises. « La première est de ne pas prendre de décisions touchant le personnel sans nécessité. Elles ne doivent pas être prises de façon opportuniste, dans le seul but d’optimiser les résultats. »
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