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Depuis plus de 60 ans, le Fonds monétaire international (FMI) est financé entièrement pas ses actionnaires, les ministères des Finances et les banques centrales des 187 États membres. Aujourd’hui, l’institution souhaite pouvoir emprunter sur les marchés financiers. Une option qui risque cependant de ne pas faire l’unanimité.

Récemment, la direction du FMI expliquait, qu’en cas de crise aigüe, la possibilité de se tourner vers les marchés lui permettrait de trouver de l’argent auprès des investisseurs et des banques plus rapidement et augmenterait considérablement les ressources propres du Fonds. Même s’il a été possible à l’organisation de le faire en 2009-2010 en se tournant vers les États membres, « le processus pourrait ne pas être toujours politiquement réalisable » a souligné le FMI.

Risque de réticences

La proposition – qui figure dans le contexte de la réforme du système monétaire international – n’a pas suscité de réaction spontanée de la part des États membres mais risque de se heurter à des réticences. Selon Domenico Lombardi, professeur d’économie et ancien administrateur du Fonds pour l’Italie, « la taille des marchés financiers internationaux a augmenté de manière exponentielle mais la source de ses financements n’a pas suivi. Certains actionnaires qui n’apprécieraient pas l’indépendance que cela impliquerait, pourraient être tentés de s’y opposer », a-t-il ajouté.

Un actif refuge

Comme argument positif, le Fonds a présenté le projet comme une amélioration du système monétaire international, le FMI étant considéré comme l’un des emprunteurs les plus sûrs au monde. « Ce qui pourrait avoir l’avantage supplémentaire d’offrir un actif refuge relativement sûr lors des épisodes de tensions sur les marchés mondiaux », a-t-il avancé. L’institution n’a toutefois pas précisé à quelle échéance elle comptait émettre ces titres de dette, ni les montants envisagés.

Source : www.swissinfo.ch