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Un véritable vent de panique déferle à la Bourse de Tokyo après que l’indice Nikkei 225 se soit effondré de 10,55% ce matin. Il s’agit de la troisième plus forte chute boursière de l’Histoire. Affolés par l’escalade de problèmes à la centrale nucléaire de Fukushima et l’annonce par le gouvernement d’une hausse inquiétante de la radioactivité dans la région environnant les lieux, les investisseurs se sont rués pour vendre leurs actions.

Selon l’étude de la maison de courtage Aurel BCG, « le terrible séisme qui a frappé la troisième puissance économique de la planète accroît les incertitudes sur la reprise mondiale, déjà fragilisée par l’envolée des prix du pétrole ou la crise de la dette européenne. La conséquence la plus concrète pourrait être une pénurie de certains composants ou pièces détachées nécessaires aux industries de pays tiers. ».

Dans l’électronique, on prévoit déjà une éventuelle limitation des ventes, par exemple du nouvel iPad2, faute de composants fabriqués dans cette zone.

Les facteurs d’inquiétude s’accumulent

Il faut dire qu’au séisme japonais vient s’ajouter un facteur d’incertitude relié aux menaces liées à la crise de la dette dans la zone euro, à un éventuel ralentissement économique du côté des États-Unis et en Chine, à l’instabilité des pays arabes et à l’augmentation des prix du pétrole.

La Banque Unicredit estime que « les assureurs japonais pourraient vendre des obligations des États les mieux cotés pour dégager des fonds » pour les opérations de reconstruction. Rappelons que le Japon est, juste après la Chine, le deuxième détenteur de bons du Trésor américain, et s’était engagé à acheter une bonne part de la dette émise par le fonds d’aide financière de la zone euro. Les analystes craignent que la vente importante de ces titres déstabilise les marchés obligataires, ce qui pourrait générer une remontée des taux d’intérêt qui risquerait d’entraver la reprise.