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Selon le sondage que réalisait en automne dernier Genève Place Financière, la crise de la dette qui sévit dans la zone euro a eu comme bénéfice secondaire un afflux de fonds dans les banques suisses; d’autre part, l’appréciation du franc finit par avoir des conséquences négatives pour les intervenants de la gestion de fortune. Lors d’une conférence de presse donnée il y a dix jours, l’Association des banquiers privés suisses s’inquiétait de cette situation.

Un défi pour les banques

Interrogé sur le sujet, l’associé et responsable du secteur bancaire et des marchés de capitaux chez Ernst & Young, Iqbal Khan, s’est dit d’avis que «…le fait qu’une grande partie des actifs des clients soit en monnaies étrangères implique une diminution des masses sous gestion reportées en francs».  Il y voit cependant un «clair défi pour la rentabilité des banques». « Mises en difficulté par la force du franc, les banques, comme les autres entreprises, devraient réfléchir à l’utilisation de couvertures pour se protéger des variations des taux de change », a ajouté M. Khan.

Chez la E. Gutwiller & Cie, on se montre prudent. « Pour la plupart des portefeuilles, nous essayons de ne pas trop nous éloigner de la monnaie de référence du client. D’ailleurs, les clients qui ont un compte en Suisse souhaitent en général des actifs suisses », explique l’un des associés du Groupe, Stéphane Gutzwiller. Quant à AMG Finance de Genève, le gérant et analyste Gérard Chastang est plus catégorique : «Nous appliquons une couverture systématique sauf si le client exige que ce ne soit pas le cas ou si le mandat et/ou le profil autorise la prise de positions».