Faisant face à une perte encore jamais vue de 21 milliards, la BNS songe à réduire la distribution de ses bénéfices à la Confédération et aux cantons. Cet octroi est issu d’une convention pluriannuelle négociée avec le Département fédéral des Finances. La dernière qui remonte à mars 2008 prévoyait la distribution de 2,5 milliards chaque année, et ce jusqu’en 2017. Il faut cependant retenir que cette distribution peut être sujette à une réduction, voire à une suppression, en cas de pertes importantes.
Pas de suspension immédiate
À la fin de septembre dernier, la réserve de distribution des bénéfices qui s’élevait à 19 milliards affiche désormais un découvert de 5 milliards. De plus, une autre provision, celle que la banque constitue pour se couvrir des risques de change – d’un montant de 44,3 milliards – verra sa dotation réduite. Cette décision de la BNS n’implique cependant pas de suspension immédiate. Dans un communiqué publié à la clôture de la Bourse, la BNS précisait que « la distribution prévue ainsi que le versement d’un dividende de 1,5 million de francs peuvent être maintenus».
Mouvements de change
La Banque nationale n’exclut cependant pas que les distributions doivent être totalement interrompues pour un certain temps, ni que, dans une phase ultérieure, elles ne puissent être reprises dans une mesure réduite. Interrogé par Le Temps, Jean-Pierre Danthine, membre du directoire, soulignait que «l’accord entre la Confédération et la BNS précisait que la distribution de 2,5 milliards dépassait le montant de la distribution que la BNS pouvait assurer sur le long terme»…et que « ce sont les changes qui ont plombé les comptes de la banque. Avec près de 120 milliards de francs de réserves en devises investies en euros (55% de ses réserves totales en devises), la banque a subi de plein fouet la chute de la monnaie unique ces derniers mois. » Selon lui, l’ampleur et la nature des mouvements de change observés sur les dernières semaines, voire les derniers jours de décembre, conduisent à une situation que l’on pouvait difficilement anticiper ». Un dossier à suivre, qui inquiète particulièrement les cantons.
Source: http://www.iam.ch
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