Si le négoce de matières premières est florissant dans l’arc lémanique, il n’est pas pour autant à l’abri d’imprévus. Récemment, la société RIAS Trading a littéralement « égaré » une cargaison de blé. Sise au cœur de Lausanne, la Société a poussé quatre banques entre Genève et Lausanne à provisionner plus de 100 millions de francs « pour risque de pertes » sur les prêts octroyés. Par conséquent, BNP Paribas – qui avait avancé 80 millions – et les autres banques lémaniques impliquées risquent de perdre plus de 100 millions de francs.
Dans la foulée, suivent la Banque Cantonale Vaudoise, «une banque suisse» – tous deux pour des montants non divulgués – et la Banque Cantonale de Genève pour quelque 8 millions de francs.
Précisions
Selon une enquête effectuée par Le Matin, il s’avère qu’une seule société de trading de blé – et non plusieurs – est concernée: la Lausannoise RIAS Trading. Au regard de la hausse du prix du blé en 2010 (plus de 50% en un an), les cargaisons de RIAS Trading n’en ont pris que plus de valeur… Malheureusement, il y a une semaine à peine, le patron de ladite société de trading a dû avouer «que la cargaison de blé en cause n’existait pas»!
Du blé qui se volatise…
La BCGE a découvert ce risque-tout récemment, comme tous les autres créanciers. Rien, jusque-là, ne laissait présager qu’un tel accident, lié à cette société de négoce, puisse survenir». Que s’est-il passé réellement? Une fraude de la part du trader russe? Saisie inattendue de la cargaison par le gouvernement russe? Rien n’est exclu.
Une chose est certaine : c’est une enquête qui est loin d’être terminée.
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